Not provided, not provided partout

Précédemment, dans le Monde du web : Lorsque l’on souhaite mieux connaître ses internautes et ce qui les amène chez nous (ou chez nos clients), un des premiers outils utilisés par nos référenceurs est bien sûr l’analyse des mots clés, ceux que nos chers visiteurs ont tapé dans Google avant d’atterrir sur notre site. Hors, depuis quelques temps, ces informations précieuses disparaissent de nos rapports, subtilement remplacées par une mention mystérieuse, « Not provided ». Petite analyse sur ce sujet inquiétant.

Comme toute la communauté internet ces derniers mois, notre agence web a constaté et subi la vague des « Not provided ». Impactant le référencement naturel, les choix de Google (et bientôt Bing) qui restreignent la portée, l’efficacité et même tout simplement l’utilité des logiciels SEO ne sont en plus pas forcément ingénus. Les démarches Google-iennes qui mènent à cette situation rajoutent quelques teraoctets dans la balance, du côté « méchant déguisé ».Illustration de la vague de "not provided" dans les rapporst d'analyse de logiciels SEO.Mème pour illustrer l'article de l'agence web RIA Création sur les méthodes de Google qui impacte le référencement.

La communauté SEO (spécialistes du référencement, propriétaires de site e-commerce) est globalement déçue par la marche en avant de Google qui détruit les analyses de résultats par mots-clefs. En effet, depuis quelques mois, les rapports de statistiques des différents logiciels d’analyse reviennent avec une part de plus en plus grande de mots-clefs non fournis (not provided). La plupart des sites constatent ainsi que le « Not provided » atteint 85% des résultats, et cela ne signifie pas que les internautes ont tapé « Not provided » dans la barre de recherche…Pourquoi on en est là ?

Depuis 2011, Google généralise l’application de la Couche de sockets sécurisée ou SSL (Secured sockets layer). Cette sécurisation était d’abord réservée aux utilisateurs connectés sur un site, par exemple un client qui veut acheter un article sur un site crée un compte qui lui permet d’échanger en toute tranquillité des informations (adresse, achat) et des paiements. Les sites couverts par SSL présentent une URL qui commence par https:// et non plus par http://. Concrètement, vos visites sur un site sécurisé sont désormais chiffrées, réduisant voire annihilant les tentatives de piratage lors des transactions. Il est étendu à tous les utilisateurs depuis septembre 2013.

La raison invoquée pour imposer le SSL à tous les internautes qui utilisent Google est la mise au jour d’un scandale de la NSA. En effet, le Washington Post a révélé en juin que l’agence de sécurité américaine collectait les données des moteurs de recherche à fin d’espionnage via le programme Prism. Devant la rumeur comme quoi il aurait, sinon volontairement participé, au moins laissé faire, Google contre-attaque avec la couverture sécurisante SSL.

Le chiffrage des données a cependant eu cette conséquence fortuite de ne plus indiquer par quel moyen les internautes sont arrivés sur votre page. En effet, puisque les informations sont sécurisées, les logiciels SEO n’ont plus accès à ces données, d’où l’indication « Non fourni » pour une part de plus en plus importante des mots-clefs tapés. Fortuite car la situation n’est pas la même pour tout le monde : Google Adwords, l’outil payant de Google pour augmenter votre visibilité sur internet, y a toujours accès.Mème pour illustrer l'attitude de Google par rapport aux mots-clefs "not provided".

Supposons que cela soit un concours de circonstances, cela n’explique tout de même pas pourquoi Google a laissé l’accès à ces informations à son seul outil Google Adwords, et pas à tous les logiciels de ce type, sauf raison pécuniaire. Et puisqu’il s’agit uniquement de cela, voilà qui le case définitivement dans la catégorie des sociétés uniquement motivées par l’appât du gain, contrairement à toutes les déclarations de bonne foi largement diffusées depuis des années. C’est d’ailleurs toujours le point 6 de la grande philosophie de Google : « Il est possible de gagner de l’argent sans vendre son âme au diable », et il s’est gentiment assis dessus quand l’occasion s’est présentée. Son point 1 aussi par la même : « Rechercher l’intérêt de l’utilisateur et le reste suivra ». Les résultats qui vont sortir en priorité seront désormais les sites qui payent de l’Adwords, pas les plus pertinents, les plus intéressants pour l’utilisateur.

Supposons que tout cela ait été une machination pour obliger les entreprises à payer des campagnes Adwords, la partie a été finement jouée, jusqu’à ce qu’on découvre que Google Adwords a toujours accès à ces données. Pris la main dans le sac, comme un enfant… Mais comme d’habitude, on ne va pas punir un si mignon (utile) petit (gigantesque) gamin (géant du net qui a la mainmise sur quasiment toutes nos données), ça gâcherait tout… Il pourrait se fâcher.

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