Mot vide, mot plein, mot-clef

En matière de référencement, on est confronté à des concepts, des recommandations, des usages artificiels. Parmi cela, il se trouve les notions de mot vide, de mot plein et par extension celle de mot-clef. Puisque dans notre agence web on prône le référencement naturel, la qualité du contenu plutôt que la conformation rigide aux règles SEO -et qu’on aime la langue française- on ne peut que refuser d’appliquer aveuglément des instructions mécaniques en la matière. On parie sur la finesse des moteurs de recherche.

Nuage de mots vides en forme de main qui fait stop en rouge et blanc sur fond bleu comme le logo de l’agence web RIA Création.

CJ

La notion de mot vide est rattachée à la recherche d’information et, par extension, au travail d’indexation et de référencement sur internet. Il s’agit, pour les bots des moteurs de recherche, de faire l’impasse sur certains mots qui n’apportent pas de sens concret à la page qu’ils analysent. En dégageant ces mots vides, ils obtiennent la substantifique moelle de la page et donc plus facilement son mot-clef. On a ainsi formé des listes de stopwords, des listes de ces mots considérés comme inutiles voire invalidant le référencement, afin d’éviter aux référenceurs de les employer dans certaines situations, principalement quand il faut réécrire des URL.

Linguistique

En linguistique, on parle de mot vide en s’attachant à son sens. En général, il s’agit des mots-outils d’une langue, ses mots grammaticaux (déterminants, pronoms, prépositions, conjonctions, adverbes grammaticaux), en opposition aux mots pleins, les mots lexicaux (noms, adjectifs, verbes, adverbes), ceux qui donnent du sens, qui décrivent le monde (¹). Les mots vides ne servent que d’articulation dans le texte, et parfois ils indiquent le genre, le nombre, l’intensité, la manière, etc. Pour le langage, ils sont pourtant indispensables, imaginez si nous n’utilisions plus « et », « la », « des » ! Mais ce que la linguistique souligne par ses notions, c’est l’utilité du mot par rapport à sa fréquence et à sa taille. Et en plus, vous n’êtes pas au bout de vos peines, puisqu’il ne s’agit que du premier niveau de filtre de mots vides : sous certaines conditions, on en ajoute d’autres.

En fonction du nombre de fois où l’on rencontre un mot dans un texte, on considère qu’il est plus ou moins important. C’est pour cette raison que sont souvent ajoutés aux stopwords les déclinaisons des auxiliaires être et avoir (car ils ne servent alors qu’à conjuguer le mot plein, le verbe). Autre exemple, dans un texte sur l’initiation au vélo d’un enfant, le terme « vélo » risque d’être considéré comme vide à force de répétition, et l’on s’intéressera du coup aux mots autour de l’apprentissage.

Un autre écueil guette quand on s’intéresse aux mots vides, c’est le fait que la langue comporte des homonymes et qu’ils puissent être de type vide et plein, comme le mot « pas » qui construit la négation et qui représente le fait de marcher, ou encore « vers » la préposition, le vers en poésie et les vers de terre. Les linguistes travaillent en général à l’aide de logiciels et c’est bien compréhensible quand on voit la masse de travail que l’analyse de fréquence des mots représente : analyser trois pages, ça va, analyser un livre de 800 pages, ça requiert une assistance technique. En tout cas, ils repassent souvent manuellement sur les textes pour distinguer les cas indéterminés ou erronés (²).

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Sources

¹ Bescherelle, La grammaire pour tous, 2012, page 13. Hatier

² http://www.afcp-parole.org/doc/Archives_JEP/2004_XXVe_JEP_Fes/actes/recital2004/Houben.rec04.pdf

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